lundi 28 octobre 2013

Coup de maître de l'emmerdeur-en-chef...




Certains jours, je me plais à imaginer qu'il existe, quelque part dans un sombre bureau à Ottawa, un emmerdeur-en-chef dont le rôle principal est d'écoeurer les automobilistes de Gatineau qui tentent de passer par le centre-ville de la capitale fédérale pour aller emprunter l'autoroute 417 en direction est... le plus souvent vers Montréal mais aussi pour se rendre dans les banlieues de l'est comme Orléans et Rockland...

Évidemment pour atteindre la région montréalaise, nous avons maintenant notre petite autoroute-de-poche, la « 50-à-deux-voies » qui nous propose depuis l'an dernier une solution de rechange mais comme on a mis plus de 40 ans à la construire, les vieilles habitudes de filer par Ottawa sont tenaces. Et de toute façon, il faut encore le faire si notre destination est ontarienne et plus ou moins locale.

Alors hier (dimanche 27 octobre 2013), je quitte Gatineau au beau milieu de l'après-midi - vers 14 h 30 - pour aller dans le secteur Orléans d'Ottawa chercher ma mère qui doit venir souper chez nous. Il faut préciser au départ que le pont principal vers Ottawa (le pont Macdonald-Cartier) est une artère à six voies qui est l'aboutissement de l'autoroute 5 du Québec et que dès qu'on passe la frontière ontarienne, au beau milieu de la rivière des Outaouais, la vitesse maximale tombe à 50 km/h... Dire ici ce que je pense de ça m'obligerait à employer un langage non parlementaire...

Mais c'est pire... À la sortie du pont, la ville d'Ottawa ou je ne sais qui ont réduit davantage la limite à 40 km/h, puis à 30 km/h (sans justification aucune...) dans la courbe vers la rue King Edward à 6 voies également... C'est un véritable piège à contraventions dont les principales victimes sont nécessairement québécoises... Et on n'a pas vraiment le choix de passer par là, étant donné qu'il n'existe aucun pont plus à l'est et qu'à Ottawa, personne ne veut d'un pont de plus pour accommoder les conducteurs québécois...

Alors revenons à King Edward, qui mène normalement à la 417. Ce n'est jamais facile parce que dans le secteur du campus de l'Université d'Ottawa, cette rue est rétrécie à deux voies... Un véritable entonnoir qui peut, à la moindre affluence et au moindre accident, provoquer des embouteillages monstres... Or, cette voie est inaccessible pour cinq ans !!! (jusqu'à 2018) parce que l'accès de la 417 au bout du campus est fermée...

Travaux d'élargissement de la 417 qu'ils disent... Je veux bien les croire, mais cinq ans...

Enfin, cela « nous » (les Québécois de Gatineau) oblige à quitter King Edward avant le goulot pour nous rendre à la promenade Vanier (dans le secteur du même nom), qui mène à la rampe d'accès la plus rapprochée de l'autoroute 417 vers l'est... Inutile de dire que le trafic routier additionnel cause continuellement des bouchons sur les voies de virage à gauche (vers l'est) de King Edward et que cette situation déjà frustrante est aggravée par le lot continu de tricheurs qui tentent de couper dans la file juste avant le dernier feu de circulation...

Mais voilà... tant bien que mal, je sors du pont, attends patiemment mon tour avec des centaines d'autres concitoyens, et finit par arriver à la hauteur de la 417 sur la promenade Vanier... où il y a aussi des travaux... Horreur... La bretelle d'accès à la 417 vers l'est est là aussi fermée ! Les équipes de construction mettent les bouchées doubles et arrangez-vous, les Québécois (ainsi que beaucoup d'Ontariens rendus là)... Allez ailleurs...

Imaginez des centaines, voire des milliers de voitures qui découvrent sans préavis que leur seule solution de rechange vient de s'évaporer... À moins de connaître la ville, vous êtes cuits... Aucun GPS ne peut vous être de secours ici car ils sont programmés pour vous faire prendre des accès qui sont présentement fermés... Vous allez tourner en rond pendant des heures... Alors je fais quoi, je suis complètement à droite du boulevard et pour rectifier, il faudrait que je coupe à travers trois voies de circulation solide en quelques mètres...

Oublions ça, je continue, et connaissant Ottawa pour y être né et y avoir vécu pendant près de 30 ans, je me faufile jusqu'au boulevard Industriel, dans le secteur de la gare ferroviaire de la capitale, qui est parallèle à la 417 et qui aboutit au boulevard Saint-Laurent (encore plus à l'est) où se situe la prochaine bretelle d'accès à la 417-vers-l'est... Je ne suis pas seul à avoir imaginé ce scénario, semble-t-il. (Une parenthèse en passant, il n'y a aucune indication de chemin de rechange ou de détour pour les automobilistes...)

Arrivée lente au boulevard Saint-Laurent, une des artères les plus achalandées d'Ottawa... mais ça file assez bien... trop bien à mon goût de fait... J'arrive à l'entrée de la 417 vers l'est... ELLE EST FERMÉE!!! TROIS DE SUITE (série de sacres et de gros mots...) Les échangeurs Nicholas, promenade Vanier, et Saint-Laurent sont interdits aux automobilistes en direction est en même temps ! 

L'emmerdeur-en-chef régional a réussi cette fois un coup de maître... il doit être installé devant un mur rempli d'écrans de surveillance, en train de siroter je ne sais quoi et souriant de satisfaction pendant que des milliers de conducteurs se grattent la tête... et zigzaguent dans toutes les directions sauf la bonne...

Pendant tout ce temps, je dois quand même aller chercher ma mère... Nouvelle route alternative... Chemin Cyrville vers le grand boulevard Innes qui mène aussi à Orléans et qui passe tout près du domicile de ma mère... C'est un autre détour mais cette fois je finis par y arriver... et un trajet qui aurait dû me prendre une demi-heure a duré près d'un heure... Si j'avais été un touriste armé d'un GPS, j'aurais sans doute abandonné...

Inutile de dire que j'ai évité le centre-ville d'Ottawa au retour à Gatineau (de fait, si je le pouvais, j'éviterais Ottawa pour les 5 prochaines années...). J'ai filé vers l'est sur la route 174 (l'ancienne 17 vers Montréal) pour aller prendre le traversier (à 9$) qui traverse l'Outaouais à la hauteur du secteur Masson-Angers de Gatineau où je peux rattraper l'autoroute 50 vers l'ouest...

Il n'y a probablement pas de complot contre les automobilistes québécois de l'Outaouais (quoique, à certains moments...), mais s'il y en avait un, si l'emmerdeur-en-chef existait vraiment, il ne s'y prendrait pas autrement...

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