lundi 29 septembre 2014

Université de langue française en Ontario. Votre silence est assourdissant!

Le 8 septembre, un appel ultime a été lancé par les organisateurs du sommet des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français (du 3 au 5 octobre) pour mousser les inscriptions et, peut-être, piquer l'intérêt des médias pour cet événement majeur, aboutissement de deux années de préparatifs dans toutes les régions de l'Ontario. Le résultat: deux articles dans un hebdo de Toronto (L'Express) et d'Ottawa (L'Express)… C'est tout… rien d'autre…

Le 26 septembre, l'organisation des États généraux - pilotée par le Regroupement étudiant franco-ontarien (REFO) ainsi que ses deux partenaires, l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO) et la FESFO (étudiants et étudiantes du secondaire) - a diffusé une synthèse éloquente des consultations de l'automne 2013. Cette fois, aux hebdos se sont ajoutées quelques nouvelles dans le quotidien Le Droit et à Radio-Canada. C'est quand même peu. De fait, je trouve cela plus qu'un peu scandaleux.

Vu «l'urgence d'agir», bien démontrée dans la synthèse des consultations, et tenant compte des écarts entre la situation des Franco-Ontariens à l'universitaire et celle de la minorité anglo-québécoise avec ses trois universités de langue anglaise (même les Acadiens et les Franco-Manitobains ont une université bien à eux), on aurait pu espérer que tous ces brillants analystes des grands médias canadiens et québécois saisissent l'importance du dossier et du sommet des États généraux à Toronto pour la suite des événements.

Mais non. Si Québec tentait le moindrement de toucher aux établissements de langue anglaise à l'universitaire - disons pour leur imposer le sort des Franco-Ontariens - la frénésie des médias anglo-canadiens et des pages éditoriales québécoises francophones ne connaîtrait plus de bornes. On aurait même la presse internationale sur le dos et on passerait encore une fois, injustement, pour une bande de xénophobes et de racistes… Pourquoi la situation actuelle des Franco-Ontariens, et le mouvement dirigé par le REFO pour corriger des injustices de longue date, continuent-ils de se buter à une indifférence médiatique immuable?

Au Québec, pourquoi les partis politiques (tous les partis!), les syndicats d'enseignants et d'enseignantes, les organisations intéressées à l'éducation, les mouvements de défense du français, les universités de langue française (et de langue anglaise), les associations étudiantes au collégial et à l'universitaire, les centrales syndicales, et bien d'autres y compris de simples citoyens épris de justice, pourquoi ces gens n'expriment-ils pas leur solidarité avec le projet franco-ontarien urgent d'une seule université de langue française? Même avec ce boycottage ou cette indifférence systématiques des médias, l'information circule dans les réseaux sociaux et finit par filtrer jusqu'à tous ces groupes…

Quant au Canada anglais, le deux poids, deux mesures traditionnel joue ici à son max. Qu'on semble s'énerver au sujet de l'absence du français sur un menu à Montréal et c'est le Pastagate avec son avalanche de manchettes furieuses. Mais que des centaines de milliers de Franco-Ontariens soient privés d'un accès satisfaisant à l'éducation postsecondaire en français et qu'ils soient obligés de fréquenter des institutions de langue anglaise ou bilingues qu'ils ne gouvernent pas (alors que les Anglo-Québécois ont des droits blindés depuis la Confédération), cela ne dérange pas grand monde. Bande d'hypocrites, d'un océan à l'autre!

Il reste quatre jours avant le début du sommet des États généraux sur le postsecondaire en français à Toronto, vendredi. Est-il trop tard pour espérer que quelqu'un, quelque part, dans des salles de rédaction, dans des conseils étudiants, dans des exécutifs syndicaux, dans les directions d'organisations, fasse savoir aux étudiantes et étudiants franco-ontariens qu'ils ne sont pas seuls? Que cette solidarité qui a marqué la lutte pour l'hôpital Montfort existe toujours? Que la francophonie et la francophilie qui les entoure, au Québec, ailleurs au pays, appuie leur cause juste?

La semaine dernière, le mouvement Impératif français et la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (CSN) ont relayé par leurs réseaux des nouvelles sur le sommet des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français. Bravo! Un timide début mais tout de même…. Où sont tous les autres, maintenant? Dites quelque chose. Ne sous-estimez pas l'importance de vos appuis publics. Le gouvernement ontarien a l'oreille tendue et prendra des notes. Pour le moment, votre silence est assourdissant!



Voici quelques liens pour vous renseigner davantage:

https://www.facebook.com/EGpostsec?fref=ts - page Facebook des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français
#EGpostsec ou @EGpostsec mot-clic et adresse sur Twitter pour retrouver les liens au sommet
http://bit.ly/ZfXpWQ - Synthèse des consultations régionales.
http://bit.ly/1umfnE5 - Les 3, 4 et 5 octobre. Des dates importantes. 
http://bit.ly/1mAxvHw - textes du Droit
http://bit.ly/ZgAH0W - Texte de Radio-Canada




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