samedi 14 février 2015

Déjà 40 ans !!!


C'est la Saint-Valentin et nous sommes... en 2015! Déjà 40 ans! Eh, que le temps passe vite…

C'était en effet le 14 février 1975 que je me suis fiancé à l'amour de ma vie, Ginette Lemery. Je ne sais pas trop s'il existe toujours aujourd'hui quelque rituel entourant les fiançailles, comme jadis, ou même un engouement pour ce genre de tradition qui peut sans doute paraître vieillot à plusieurs. Déjà, à mon époque, le mariage religieux - que dis-je le mariage tout court - et tout le tralala étaient mis à rude épreuve… Mais pour moi, en dépit de rébellions fréquentes contre les ordres établis (qui durent toujours...), certaines coutumes conservaient toute leur importance.

J'avais bien sûr acheté une bague de fiançailles… Aujourd'hui, on magasinerait sans doute aux grandes chaînes de bijouteries où l'on ne connaît personne derrière les comptoirs et où personne derrière les comptoirs ne connaît vraiment le client, mais au début de 1975 il y avait toujours Mme Lavoie. Elle et son mari Marc Lavoie étaient propriétaires d'une petite bijouterie sur la «grand-rue» (rue Wellington) dans mon ancien quartier de Saint-François d'Assise, à Ottawa.

M. Lavoie était un grand horloger. Le Canadien National lui confiait les montres de ses conducteurs de trains, anciennement, pour s'assurer qu'elles soient précises à la seconde près. Pendant qu'il usait ses yeux, assis à son grand banc d'horloger, à l'arrière de la minuscule boutique, Mme Lavoie s'occupait des bijoux et de la clientèle. Nous la connaissions bien. Ma mère avait même travaillé là. Alors, pour une question aussi importante qu'une bague de fiançailles, je n'aurais jamais pensé m'adresser ailleurs…

Elle fut de bon conseil. On s'inquiète toujours, peu importe le cadeau, que la personne qui le reçoive n'en soit pas pleinement satisfaite… à plus fort titre quand il s'agit du symbole d'un engagement à vie et du prélude à un mariage prévu pour le 5 juillet 1975. Finalement, le choix s'est porté sur une belle petite bague en or, toute simple, avec une pierre précieuse rose… je ne suis plus trop certain de quelle pierre précieuse il pourrait s'agir.

Bien sûr, je connaissais d'avance la réponse de Ginette à «LA» question, notre décision de nous marier à l'église ayant été prise le mois précédent. Mais tout de même, quand on décide de passer par l'étape officielle des fiançailles, on tient à ce que tout le monde en conserve le meilleur souvenir possible.

Or, l'une des coutumes que je désirais ardemment respecter, c'était de demander à Monsieur Lemery la main de sa fille, comme à l'ancienne. Cela m'énervait plus que tout, même si je ne doutais pas de son accord. Je me souviens encore qu'il était assis au salon quand, ayant guetté le moment propice, je lui ai fait part de mes intentions (qu'il connaissait fort bien) et demandé sa permission d'épouser Ginette. Je pense que dans mon énervement j'ai oublié ses paroles exactes mais c'étaient, comme toujours, des paroles empreintes de bonté et de sagesse.

Les fiançailles annoncées aux deux familles, nous avons célébré le tout à l'un de mes restaurants préférés, aujourd'hui disparu, le Little Hungarian Village, sur la rue Laurier à Ottawa, où je commandais toujours le même succulent petit cochon de lait… Le resto était évidemment plein - Saint-Valentin oblige - et je me souviens des deux couples les plus près de nous. L'un se disputait, l'autre se minouchait. Dans quel camp se retrouverait-on avec l'usure des décennies? Nous n'avions pas de doutes que nous pouvions relever les défis de la vie ensemble… et nous avions raison.

Je me souviens que la soirée du 14 février 1975 s'est terminée devant la télé, en regardant tous les deux le célèbre gala du plus bel homme de l'année de Lise Payette…

Somme toute, notre journée de fiançailles s'était fort bien déroulée, sous le signe de l'amour comme il se doit à la Saint-Valentin… Et quarante ans plus tard, les joies de cette première Saint-Valentin ensemble continuent de meubler nos souvenirs, bien plus que toutes les cartes et tous les cadeaux que l'on pourrait s'offrir…

Aujourd'hui, pour quelques moments, j'aurai de nouveau 28 ans, et Ginette 22…








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