jeudi 8 septembre 2016

Comme un Québécois de Chicoutimi? Quel culot!

Photo Radio-Canada

Extrait d'un texte de Radio-Canada (bit.ly/2clV0oW), tiré d'une entrevue de Philippe Couillard à la radio, ce matin, jeudi 8 septembre:

«En entrevue à l'émission Les matins d'ici, jeudi, le premier ministre Philippe Couillard a dit ne voir aucun problème à ce qu'une partie de la formation (à la future faculté satellite de médecine de Gatineau) soit en anglais. Il a rappelé que l'Université McGill était un établissement anglophone, fréquenté par de nombreux étudiants francophones. Il a ajouté que cette université avait beaucoup augmenté son contenu de formation en français.

«"Il n'y a aucune différence entre cette situation et celle d'un Québécois de Chicoutimi qui irait étudier la médecine à McGill", a soutenu le premier ministre.»


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Là, ça suffit. Il y a des limites à enrober la vérité au point de ne plus la reconnaître.

M. Couillard revient constamment à son «8%» de la formation en anglais, ou à «une partie de la formation», laissant toujours entendre que c'est fort minoritaire, presque marginal.

Une fois pour toutes, à moins que McGill ne rectifie son tir, ce qui semble peu probable, la «partie en anglais», ce sont les 18 premiers mois d'un programme de quatre ans… tous les cours magistraux, donnés à distance et émanant de McGill.

C'est toute la base théorique… «the fundamentals» comme disent les anglophones… C'est énorme!

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Puis il y a cette comparaison avec le Québécois de Chicoutimi...

Là le vase déborde…

Si le premier ministre veut comparer des pommes avec des pommes, la comparaison juste serait la suivante.

C'est comme si un Québécois de Chicoutimi était obligé de suivre ses cours de base en médecine en anglais à Chicoutimi… parce que Québec a décidé que son territoire serait sous la juridiction de McGill.

Le Québécois de Gatineau qui choisit d'aller étudier au campus de McGill, à Montréal, sait fort bien qu'il apprendra en anglais, et l'accepte.

Mais le Québécois de Gatineau qui veut étudier la médecine chez lui, dans une ville francophone, dans une région francophone, ne devrait pas être obligé de le faire - même partiellement - en anglais.

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Cela fait 48 heures depuis l'annonce de cette faculté… Les médias hors-Outaouais n'en ont à peu près pas parlé… et les médias d'ici évoquent la situation linguistique au compte-gouttes…

Notre saint patron peut bien être Saint Jean Baptiste… Il était habitué à crier dans le désert...



2 commentaires:

  1. Et c'est pour ça que les québécois (ou canadiens-français) s'identifient au mouton ?

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  2. Je vois maintenant que c'était le prix à payer pour obtenir des résidents de McGill, il y a des années et des années. En échange de services, en échange de l'espoir de garder des résidents en Outaouais, on fait face à une obligation de formation en anglais. C'est ce que le gouvernement d'alors a choisi (je ne me souviens pas s'il était péquiste ou libéral) et nous en payons le prix aujourd'hui. Entre temps nous avons obtenu des services de qualité plus que nécessaires (entr'autre en cancérologie, ce qui était inexistant ou presque. McGill est reconnue comme université anglophone. À quoi fallair-il s'attendre. C'est le statut reconnu par le gouvernement du Québec. Prêcher dans le désert: il semble que ce soit le moindre des maux des politiciens.

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